Méditerranée 2017, 2018
Sahara 2017, 2019.
Mine de plomb, feutre aux pigments, encre et papier imprimé sur papier Canson 200 g/m².
Chaque : 42 × 59 cm.
Foire du dessin Drawing Now,
Carreau du Temple, Paris, 2019.
Méditerranée 2017 : ce dessin, inspiré de la carte maritime de la Méditerranée, comporte des présences fantomatiques de corps et des étiquettes indiquant des nombres divers. En effet, personne ne s'accorde sur le nombre de morts et disparus en mer lors des traversées vers l'Europe, effectuées dans des conditions dangereuses. Divers organismes et associations essaient pourtant de les recenser, mais les résultats (imprimés sur les étiquettes) varient grandement selon les sources et les systèmes de relevés et de calculs. Des corps semblent flotter ou disparaître sous l'eau, rappelant qu'avant d'être des nombres, il s'agissait de personnes réelles ayant perdu la vie dans des circonstances dramatiques.
Sahara 2017 : contrairement à ce que l'on pourrait croire — mais on en parle si peu —, même s'ils sont extrêmement difficile à recenser, le nombre de morts et de disparus dans le désert est évalué par l'Organisation internationale pour les Migrations à au moins le double du nombre de morts en mer. Les nombres imprimés sur les étiquettes sont les seuls qui soient connus. Abandonnés par leurs passeurs ou tombés des camions, ou encore immobilisés dans leur voiture ensablée ou accidentée, les corps des migrants disparaissent vite, asséchés et enfouis progressivement dans le sable qui se déplace en permanence, au gré du vent et de la formation des dunes.
